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mercredi 18 décembre 2024
Entretien avec Simina Popa, traductrice de José Saramago, Rui Zink, José Eduardo Agualusa et Mia Couto
vendredi 3 décembre 2021
L'interprète de conférence - un clin d'oeil personnel - Anca Rudeanu
Je m’appelle Anca Iancovescu-Rudeanu et je suis traductrice – interprète pour les langues français, anglais, italien et roumain.
Depuis mon enfance, je suis entrée en contact avec la langue française à travers ma mère qui était enseignante de français à l’école de notre commune. C’est en 1990, après que le communisme soit tombé qu'il y a eu des jumelages entre notre commune et des différents villages de France, et que ma mère a commencé à accompagner, comme interprète, les délégations de français qui venaient en Roumanie. Moi j’ai commencé à faire la traduction entre les enfants français et les enfants roumains. J’ai su, de quelque manière, que c’était ça ce que j’allais faire dans ma vie. Plus tard, j’ai choisi les cours de Langues Modernes Appliqués, français-anglais de l’Université „Lucian Blaga” de Sibiu.
Au début de ma carrière, juste après avoir fini les cours de l’Université, je faisais beaucoup d’interprétation de liaison français - italien et c’est à ce moment-là que j’ai appris, sur ma propre peau, qu’on ne peut pas traduire sans arrêt. À un moment donné on perd la concentration et on a besoin d’un peu de temps pour se reprendre.
Mon épreuve de feu a été en 2007 quand j’ai participé pour la première fois à une conférence comme interprète. À travers cette opportunité, j'ai compris que c’est faisable et en plus que j’aimais bien le faire. Quand-mème, c'est assez difficile de trouver des clients, “c’est un long parcours, le marché est assez fermé” mais peu à peu on commence à connaître des gents du domaine et les choses prennent contour, on forme un réseau.
Le statut de l’interprète est un statut à part, je pourrais dire même privilégié, car il/elle/iel a accès à des informations dans des différents domaines, des fois classifiées.
On distingue l’interprète de conférence qui peut être installé dans une cabine et traduire les propos d’un orateur au fur et à mesure de son intervention” et “l'interprète de liaison pratique qui implique la traduction dans le cadre d'un face à face ou d'échanges entre membres d'un petit groupe (affaires commerciales, associations, presse...).”
“Avant chaque intervention, il/elle/iel doit acquérir le vocabulaire technique et comprendre les enjeux du débat à traduire. Un vrai professionnel est capable de faire indifféremment de l’interprétation consécutive ou simultanée."
“Dans les deux cas, c'est un exercice très difficile qui exige une intense concentration. Décrypter le non-dit, transposer une astuce linguistique ou une plaisanterie dans des domaines divers, demande des qualités et des connaissances très sûres. L’interprète doit faire preuve d’agilité d’esprit, de résistance au stress et d’une grande culture générale.”
C'est vrai que des fois on ne reçoit pas les discours qu'avant la conférence et on n’a pas le temps de les préparer, donc il s’agit des textes à première vue. Il faut s’adapter aux conditions de travail et il faut être ouvert à accepter et à dépasser toutes les possibles difficultés ou bien défis.
jeudi 2 décembre 2021
Traduire la littérature roumaine? Un témoignage de Laure Hinckel
Laure Hinckel est née à Thionville en 1968 et elle est traductrice de littérature roumaine (au début elle a commencé comme journaliste en Roumanie). Elle a étudié langues, littératures et civilisations étrangères, spécialisation roumain. Généralement, elle défend avec courage des auteurs au style affirmé, loin des modes et des plans marketing.
Laure
Hinckel a permis la découverte en France de l’écrivain Mircea
Cărtărescu
– Pourquoi nous aimons les femmes, Dan Lungu, Marin Mălaicu-Hondrari (Le
livre de toutes les intentions) et de plusieurs autres écrivains roumains. Ella a passé plus de 11 mois pour
traduire le livre Solenoïde écrit en roumain par Mircea Cărtărescu, qui a eu un grand succès en
France. Elle a aussi traduit des auteurs classiques comme Camil Petrescu - Dernière nuit d'amour, première nuit de guerre. En 2016, sa traduction du
roman Le Marchand de premières phrases de Matei Visniec a
obtenu le Prix Jean Monnet de Littérature européenne du Festival de Cognac.
À
son avis, le traducteur effectue un travail qui dépasse le simple fait d’être
devant un ouvrage et de traduire des mots dans une autre langue. Elle dit qu’il
faut savoir aussi que si on traduit d’une langue rare ou d’une culture moins
connue, comme c’est la langue roumaine pour les français, même si la Roumanie
est un pays francophone, les traducteurs ont un rôle essentiel, ils sont des
intermédiaires entre les deux cultures.
Elle
aime beaucoup faire des recherche concernant les nouvelles apparitions, elle
lit des revues littéraires qui apparaissent en Roumanie, elle aime rencontrer
des écrivains et ce travail qui semble au travail d’un agent littéraire n’est
pas rémunéré. Ainsi, même si elle est traductrice, elle fait aussi un travail
qui ne se voit pas ou que les gens ne connaissent pas.
Elle
pense que la traduction reste quelque chose d’un peu magique dans l’esprit de
nombreuses personnes et le traducteur est comme un laboratoire mental et
physique, la traduction représente un métabolisme intelectuel et physique pour
elle.
Même
si elle est une traductrice importante et connue, elle a aussi ses hésitations,
elle rencontre des ambivalences quelquefois difficile à traduire et elle note
tout cela sur son blog. Pour traduire des mots qu’elle ne connaît pas, elle
fait aussi des recherches pour trouver les mots justes pour rendre justice à
l’auteur, pour ne pas trahir ses pensées, pour être juste avec son style.
Elle fait toujours un travail de reflexion sur
l’importance de l’acte de traduire, il faut être conscient de l’expertise que
les traducteurs ont. Elle pense que la traduction fait partie de la vie
quotidienne et pour elle chaque traduction est une expérience exceptionnelle.
La discipline a aussi une importance majeure dans l’acte de traduire. Une autre
qualité qu’un traducteur de littérature doit avoir c’est aimer la lecture – on
ne peut pas faire une bonne traduction si on n’aime pas lire. Laure affirme
qu’un traducteur ÉCRIT une traduction et en général les auteurs pensent que le
traducteur connaît l’oeuvre mieux que l’auteur même.
Elle
a dit dans un entretien en roumain ce que représente la finalité d’une
traduction pour elle: Este bucuria facerii! Sentimentul împlinirii ca la
naștere! Însoțit de necesara înțelepciune a distanțării: o traducere este o
traducere. Pot să fiu mândră de munca mea, să-mi placă să vorbesc despre ea, să
explic ce se petrece în interior – când reușesc – dar știu că nu este decât o
traducere. Atenție, „decât o traducere“ nu este un termen depreciativ. Este mai
degrabă o modalitate de a diferenția două corpuri, care au în comun tot
materialul lor genetic, dar care au în final o fizionomie care diferă una de
cealaltă. Apoi, ca obiect nou creat, traducerea își începe viața proprie în
compania librarilor și a cititorilor.
Elle est une très bonne traductrice, elle a obtenu une bourse du Centre national du livre, bourse dédiée aux traducteurs des langues étrangères vers le français.
https://suplimentuldecultura.ro/32971/interviu-cu-traducatoarea-laure-hinckel-fiecare-traducere-este-o-experienta-exceptionala/
https://www.youtube.com/watch?v=6wRRLFt7LwE
https://www.youtube.com/watch?v=1OZq1N-V7q4
https://laurehinckel.com/
https://www.maisonantoinevitez.com/fr/auteurs-traducteurs/hinckel-1280.html
https://www.icr.ro/paris/bien-ensemble-laure-hinckel