Ce n’est pas l’interprétation d’un docteur en traduction, mais l’opinion d’une future traductrice, maintenant étudiante, qui a changé son avis en faisant ses premiers pas vers cette carrière.
“Le lecteur idéal est un traducteur. Il est capable de décortiquer un texte, d’en retirer la peau, de le couper jusqu’à la moelle, de suivre chaque artère et chaque veine et ensuite de mettre sur pied un nouvel être vivant.” (Alberto Manguel)
Voilà une citation qui me semble très, très intéressante. Elle décrit le processus de traduction dans de très beaux mots.
En effet, on peut dire que le texte à traduire est une entité et le premier point est de lire le texte pour comprendre le contexte, parce qu’il peut influencer la traduction. Il est important de savoir si on traduit un article dans le domaine économique, juridique, journalistique, médical etc. car chaque mot a plusieurs significations, et on doit savoir laquelle choisir.
La prochaine étape est la lecture et la compréhension de chaque phrase. Cette étape peut être difficile, spécialement quand on a des phrases complexes, très longues. De plus, la difficulté augmente, car la construction d'une phrase varie d'une langue à l'autre.
Voilà un exemple assez simple :
Ex. Elle a une fille très jolie.
She has a very beautiful daughter.
Dans la phrase en français, les déterminants du substantif sont après lui, tandis que dans la deuxième proposition, qui est en anglais, ils restent avant le substantif.
Puis on a les mots. Il est vrai qu’en tant que traducteur on doit avoir un vocabulaire très riche. Mais plus important que cela est savoir choisir le mot correcte, le sens qui correspond le mieux dans un contexte.
Il faut savoir qu’il y a des mots ou des expressions qui ne peuvent pas être traduits tel quel et on doit trouver l’équivalent qui convient le mieux.
Ex. On dit que vivre là-bas, ça coûte les yeux de la tête.
Apparently, it costs an arm and a leg to live there.
Et puis, le processus inverse commence. Après être entré à l'intérieur du texte à traduire, en traduisant chaque mot, il faut créer des phrases logiques, qui sonnent bien, et puis le texte, le résultat final qui doit être un chef-d'œuvre.
Le texte dans la langue cible doit avoir du sens pour pouvoir être compris par ceux qui le lisent, et pour transmettre totalement le même message que le texte initial.
Voilà donc mon opinion sur la traduction, un processus qui peut être comparé avec la réflexion de la lumière.
Drăgușanu Ana-Maria
Le texte dans la langue cible doit avoir du sens pour pouvoir être compris par ceux qui le lisent, et pour transmettre totalement le même message que le texte initial.
Voilà donc mon opinion sur la traduction, un processus qui peut être comparé avec la réflexion de la lumière.
Drăgușanu Ana-Maria
Ana, ton article est très intéressant ainsi que la comparaison de ce processus de traduction avec la réflexion de la lumière. Voilà ce qui le traducteur André Markowicz dit sur le processus de traduction.<< La traduction, c’est toujours un entre-deux, on est ni là ni ailleurs...Aucune traduction n’existe d’une façon absolue, c’est à chaque fois des interprétations, des tentatives, non pas pour passer d’un monde à l’autre, mais pour faire comprendre au lecteur que l’on est entre deux mondes.>>. http://mobile.lemonde.fr/culture/article/2018/03/16/andre-markowicz-traduire-c-est-rendre-compte-de-la-materialite-de-la-langue_5271878_3246.html?xtref=
RépondreSupprimerTrès bon article, très bon commmentaire! Merci à vous deux Ana et Dorina d'avoir réfléchi davantage au processus de la traduction. Quant à la métaphore de l'entre-deux en traduction, vous pouvez lire aussi l'article de Jean Szlamowicz, « L'écart et l'entre-deux : traduire la culture », Sillages critiques [En ligne], 12 | 2011, mis en ligne le 27 octobre 2011. URL : http://journals.openedition.org/sillagescritiques/2314
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